Décryptage : impact de la nutrition sur la santé des tendons et la tendinopathie

Les modèles d’alimentation

Aucun modèle d’alimentation permettant de réduire ou augmenter le risque de tendinopathie n’a pu être mis en évidence. Une seule étude pertinente a été identifiée. Cette étude devait identifier si certains paramètres alimentaires (type de régimes ou aliments) influençaient l’épaisseur du tendon d’Achille et n’a trouvé aucun lien évident. Mais aucun autre critère de jugement n'a été évalué (douleur, fonction, etc). Compte tenu du risque sérieux de biais, il n'est possible de tirer aucune conclusion définitive sur l'impact du modèle d’alimentation à partir de cette seule étude.

L’alcool

Une consommation hebdomadaire modérée d'alcool (hommes : 7 à 13 verres, femmes : 4 à 6 verres) semble associée à une légère augmentation du risque de tendinopathie d'Achille.

Une consommation excessive d'alcool (hommes : > 13 verres, femmes : > 6 verres) pourrait être un facteur de risque significatif de survenue et de gravité des ruptures de la coiffe des rotateurs.

De plus, il existe des preuves que l'alcool peut inhiber la synthèse du collagène par des effets toxiques.

Étant donné que ces données sont tirées d’études d’observation et qu’une étude d’observation supplémentaire ne trouve pas d’association entre la consommation d’alcool et le risque de tendinopathie, les auteurs estiment que le niveau de preuve selon lequel la consommation d’alcool est associée à l’incidence des tendinopathies est très faible.

Les compléments alimentaires

Dans cette revue systématique, les peptides dérivés du collagène semblent être bénéfiques dans le traitement de la tendinopathie. En outre, le méthyl-sulfonyl-méthane, l'arginine, la bromélaïne, la curcumine et le boswellia étaient présents dans les suppléments qui ont montré des améliorations cliniques.

Les auteurs précisent que la plupart des 14 études interventionnelles (9 essais randomisés contrôlés) portant sur ces compléments ont montré des effets positifs sur la douleur. En revanche, les études ont tantôt montré des effets positifs sur un ou plusieurs autres critères de jugement (auto-évaluation de son état par le patient, participation aux activités de la vie courante, fonction, invalidité, qualité de vie, etc), tantôt elles n'ont trouvé aucun effet significatif. En outre, les auteurs précisent qu’une évaluation spécifique de chaque nutriment est difficile en raison de leur combinaison dans les compléments alimentaires.

La science soutient-elle un effet du mode de vie sur la survenue des tendinopathies ?

Preuve que le mode de vie n’est probablement pas tout à fait innocent, il semble exister une solide association entre troubles métaboliques et prévalence des tendinopathies. C’est en tout cas la conclusion d’une méta-analyse d’études observationnelles (Ranger et al, 2016). Les patients atteints de diabète de type 2 sont plus susceptibles de développer une tendinopathie. En outre, une durée plus longue du diabète était corrélée à une probabilité plus élevée de tendinopathie.

La science soutient-elle un effet des compléments alimentaires sur le pronostic des tendinopathies ?

En 2016, d’autres chercheurs avaient passé en revue les effets biologiques de chacun de ces nutriments (essentiellement à partir de preuves précliniques), en voici le tableau synthétique.