Décryptage : Colonisation du tractus gastro-intestinal par Candida albicans : une épée à double tranchant

La colonisation et l’invasion digestive par Candida Albicans, un potentiel facteur de risque pour les personnes fragiles

La colonisation digestive par C. albicans peut être considérée comme un facteur prédisposant aux infections potentiellement mortelles chez des personnes dont le microbiote est perturbé et les défenses immunitaires effondrées. C’est le cas pour les personnes transplantées sous immunosuppresseur, les personnes souffrant de neutropénie prolongée, les personnes ayant subi une chirurgie digestive lourde, les personnes sous cortisone à haute dose ou encore pour les patients en soins intensifs. Ces derniers semblent présenter une prolifération de Candida dans l'intestin et celle-ci peut être considérée comme un risque et une source de candidose systémique (en plus de la candidémie nosocomiale dérivée d'un cathéter). Il s’agit alors de situations critiques au cours desquelles le taux de mortalité est important et qui nécessite une prise en charge agressive avec un recours aux anti-fongiques à fortes doses.

Lien entre Candida Albicans et maladies

Les maladies inflammatoires intestinales

En dehors de ces situations catastrophiques et étant donné que la majeure partie de la population humaine est colonisée par C. albicans, une colonisation de l'intestin en soi peut être considérée comme normale. Cependant, dans certains cas, la colonisation par C. albicans a été associée à des pathologies intestinales. La maladie de Crohn, une maladie inflammatoire de l'intestin (MICI) pourrait être causée par des réponses immunitaires inappropriées au mycobiote intestinal, et des preuves irréfutables indiquent que le microbiote joue un rôle essentiel dans sa survenue. En outre, les patients atteints de rectocolite hémorragique (une autre MICI) connaissent une récupération retardée si leur tube digestif est colonisé par C. albicans.

Les maladies allergiques des voies respiratoires

Des preuves récentes suggèrent que la colonisation intestinale par C. albicans peut influencer certaines pathologies non intestinales. Par exemple, la colonisation digestive à C. albicans pourrait induire un climat immunitaire délétère en exacerbant les réponses inflammatoires pulmonaires contre les champignons ou les allergènes en